Attachement inapproprié

Carte d'appel

Code Clawson : 25-B-2 (Problème psychiatrique, comportement étrange mais non violent)
Heure de l'appel : 23 h 41
Âge et sexe du patient : Femme de 29 ans
Lieu de l’intervention : Appartement en milieu urbain, 2e étage
Déclaration de l’appelant : « Ma coloc dit qu’elle veut se faire du mal si personne ne vient la voir. Elle parle sans arrêt d’un paramédic qu’elle a vu la semaine passée. »

Mise en situation

Âge et sexe du patient : Femme de 29 ans
Plainte principale : Idées suicidaires passives, détresse émotionnelle
Observation de la scène et du patient : L’appartement est sombre, mal entretenu. La patiente est couchée sur le canapé, les yeux rouges de pleurs, une couverture enroulée autour d’elle. À l’arrivée des paramédics, elle affiche un sourire inhabituel et inapproprié lorsqu’elle reconnaît le paramédic qui était venu lors d’un appel précédent pour une chute bénigne. Elle dit : « Je savais que tu reviendrais. Personne d’autre ne prend soin de moi comme toi. » Elle tente d’établir un contact physique inapproprié (main sur le bras), malgré un refus verbal clair. Elle oscille entre larmes et tentatives de séduction maladroites.

Examen primaire

Signes vitaux

Anamnèse

O - Détresse émotionnelle, sentiment d’abandon
P - Augmenté après le départ du paramédic rencontré la semaine passée
Q - Vide intérieur, impression de ne pas exister sans l’autre
R - Visite précédente des paramédics, après une blessure mineure
S - Dans son logement, isolée
T - Depuis environ 3 jours, s’intensifie ce soir
U - Veut être « prise dans les bras », dit que « la seule chose qui lui fait du bien, c’est le regard du paramédic »

S - Médication antidépressive (fluoxétine) interrompue il y a 2 mois
A - Aucun connu
M - Aucun médicament présentement
P - Diagnostic de trouble de personnalité limite (borderline), historique d’automutilation
L - Pas mangé depuis 24 heures
E - Propos suicidaires passifs : « Je ne veux pas mourir, mais si personne m’aime, à quoi bon? »
R - Isolement social, dépendance affective marquée dans toutes ses relations

Examen secondaire

Traitement et techniques 

Évolution du cas

La patiente a été transportée calmement au centre hospitalier avec surveillance comportementale étroite. Elle a tenté à deux reprises de flatter le bras du paramédic malgré des consignes claires. À l’arrivée, elle a refusé de quitter la civière sans la présence du même intervenant. Un passage de relais clair a été effectué avec le personnel en psychiatrie. Rapport verbal complété avec mention du transfert de responsabilité clinique délicat.

Hypothèses cliniques à considérer

💡 Point pédagogique : Il est essentiel que les paramédics reconnaissent les signes de transfert émotionnel (transfert/contre-transfert) chez des patients vulnérables, afin de maintenir une distance thérapeutique et assurer une prise en charge sécuritaire et éthique.