Carte d'appel
Code Clawson : 25-D-1 (Problème psychiatrique, comportement violent)
Heure de l'appel : 15 h 12
Âge et sexe du patient : Homme, 35 ans
Lieu de l’intervention : Trottoir devant une résidence privée
Déclaration de l’appelant : « Mon conjoint est devenu agressif, il agit bizarrement, je ne le reconnais plus. La police est intervenue, ils l’ont tasé. »
Mise en situation
Mathieu, 35 ans, a été immobilisé par un Taser après avoir résisté à une arrestation. À l’arrivée de l’équipe paramédicale, il est assis sur le trottoir, menotté, agité et vociférant, mais répond cohéremment aux questions. Deux électrodes de Taser sont encore insérées dans son torse. Il se plaint de douleurs localisées aux points d’impact. Sa conjointe rapporte un changement marqué de comportement, survenu depuis un accident de travail avec impact crânien il y a 3 jours. Il est en arrêt de travail depuis cet incident. Aucun saignement actif observé.
Examen primaire
A (Airway) : Voies respiratoires dégagées, phonation claire.
B (Breathing) : Respiration spontanée, sans détresse.
C (Circulation) : Pouls périphériques présents, pas d’hémorragie active.
D (Disability) : Agitation modérée, répond aux questions, confusion intermittente rapportée par la conjointe.
E (Exposure) : Deux plaies punctiformes au thorax antérieur (sites d’électrodes), aucun autre traumatisme apparent.
Signes vitaux
Pouls : 112/min (tachycardie)
SpO2 : 98 % à l’air ambiant
Pression artérielle : 152/94 mmHg
Respiration : 22/min
Température : 37,1 °C
Glycémie : 5,9 mmol/L
Anamnèse
O (Onset) : Apparition progressive depuis 3 jours, s’aggrave aujourd’hui.
P (Provocation/Palliation) : L’agitation est continue, aucune amélioration.
Q (Qualité) : Comportement confus et agressif.
R (Région/irradiation) : Douleurs localisées au thorax, sites d’impact.
S (Sévérité) : 6/10 douleur thoracique.
T (Time) : Depuis l’incident avec le Taser (15 minutes).
U (Understanding) : Il ne semble pas conscient de son état.
S (Signes et symptômes) : Agitation, confusion, douleur thoracique, tachycardie.
A (Allergies) : Inconnues
M (Médicaments) : Aucun selon la conjointe
P (Passé médical) : Commotion cérébrale récente, aucun suivi médical depuis.
L (Last meal) : Inconnu
E (Événements) : Altercation conjugale, intervention policière avec Taser.
R (Facteurs de risque) : Traumatisme crânien récent, stress psychosocial.
Examen secondaire
Examen physique : Deux lésions punctiformes sur le thorax (site des électrodes). Aucune autre lésion traumatique visible. Pas de signes d’abus de substances notés visuellement.
Pupilles : Égales et réactives
12 dérivations ECG : Sinus tachycardie, pas de signe d’ischémie
Auscultation pulmonaire : Claire bilatéralement
Test de Cincinnati : Négatif
Glasgow : 14 (O4, V4, M6) – confusion verbale
Traitement et technique
Transport avec électrodes en place si retrait non possible sans risque.
Application de compresses stériles aux sites d’impact.
Surveillance continue de l’état mental et cardiovasculaire.
Communication avec le centre de coordination médicale en raison de l’altération de l’état mental sur fond de traumatisme crânien récent.
Préparation à contention chimique ou physique si agitation augmente (sous supervision médicale).
Transport prioritaire vers un centre hospitalier pour évaluation neuropsychiatrique et suivi du traumatisme crânien.
Évolution du cas
Durant le transport, l’agitation s’intensifie brièvement mais se stabilise après communication verbale rassurante et encadrement. Le patient reste conscient mais confus. Aucune détérioration neurologique rapide. Transport sans complication vers l’urgence avec transfert formel à la sécurité de l’hôpital.
Hypothèses cliniques à considérer
État confusionnel aigu secondaire à un traumatisme crânien (commotion non résolue)
Épisode psychotique aigu (décompensation psychiatrique primaire)
Agitation secondaire à la douleur et au stress post-traumatique
Effets secondaires du Taser (effet neuro-musculaire, stress cardiaque)
Intoxication non connue (à exclure par bilan en urgence)
💡 Point pédagogique : Toujours suspecter une atteinte neurologique lorsque le comportement change subitement après un traumatisme crânien, même s’il est mineur.