Convulsions hypoglycémiques avec pompe à insuline
Carte d'appel
Code Clawson : 13-D-1 (Altération de l’état de conscience – Convulsions)
Heure de l'appel : 10h45
Âge et sexe du patient : 16 ans, masculin
Lieu de l'intervention : Gymnase d’une école secondaire
Déclaration de l’appelant : « Un élève s’est effondré après avoir dit qu’il était étourdi. Il a fait une convulsion et ne se réveille pas. Il est diabétique. »
Mise en situation
Un adolescent de 16 ans a présenté une convulsion tonique généralisée soudaine lors d’un cours d’éducation physique. Le professeur rapporte qu’il s’est effondré après avoir dit qu’il se sentait faible et étourdi. La crise a duré environ 30 secondes, après quoi il est resté inconscient. Les antécédents médicaux ne sont pas immédiatement disponibles, mais le personnel scolaire mentionne qu’il est diabétique. Il ne présente pas de signes d’insuffisance respiratoire.
Lorsqu'il est installé sur la civière, il présente une seconde convulsion généralisée de 30 secondes, avant d’arrêter de bouger.
Examen primaire
A : Perméables, aucune obstruction apparente
B : Spontanée, fréquence respiratoire rapide
C : Pouls périphérique filant, peau moite et pâle
D : Inconscient (U sur l’échelle AVPU)
E : Aucun traumatisme visible, présence d’un dispositif de surveillance du glucose (pompe à insuline) sur son bras
Signes vitaux
Pouls : 115 bpm, filant
SPo2 : 97 %
Pression artérielle : 100/65 mmHg
Respiration : 22/min, superficielle
Température : 36,5°C
Glycémie capillaire : 2,1 mmol/L
Anamnèse
O : Convulsion après étourdissements
P : Aucun facteur aggravant identifié
Q : Convulsions tonico-cloniques généralisées
R : Aucun signe de traumatisme associé
S : Perte de conscience prolongée post-critique
T : Épisode débuté il y a environ 10 minutes
U : Diabète de type 1 connu, prise d’insuline au déjeuner, repas partiel avant le cours d’éducation physique
S : Convulsions, faiblesse, étourdissements
A : Aucune allergie connue
M : Insuline (dose inconnue)
P : Diabète de type 1
L : Dernier repas partiel avant l’effort physique
E : Exercice intense en cours d’éducation physique
Examen secondaire
Examen physique : Aucun traumatisme crânien, absence de signe de blessure associée
Examen des pupilles : Normoréactives, égales
ECG : Tachycardie sinusale
Auscultation pulmonaire : Normale
Test de Cincinnati : Négatif
Traitement et techniques appliquées
Correction de l’hypoglycémie
Arrêter la pompe, (si incapable, retirer la sonde du bras)
Administration de Glucagon 1 mg IM (absence de voie orale sécurisée)
Surveillance rapprochée de la glycémie (réévaluation après 15 minutes)
Prévention des complications
Maintien des voies respiratoires perméables
Surveillance neurologique continue
Transport urgent vers le centre hospitalier
Surveillance étroite de l’évolution neurologique
Administration orale de solution glucosée dès que possible après récupération
Évolution du cas
Après l’administration du glucagon, la glycémie remonte à 4,5 mmol/L en 15 minutes. Le patient commence à ouvrir les yeux, bien que désorienté. Il retrouve une réponse verbale confuse, puis cohérente après 10 minutes. Il se plaint de fatigue intense et d’une céphalée modérée.
Hypothèses cliniques à considérer
Hypoglycémie sévère induite par l’effort
Déséquilibre entre la prise d’insuline et l’exercice
Apport glucidique insuffisant avant l’effort
Crise convulsive secondaire à l’hypoglycémie
Convulsions tonico-cloniques généralisées, non épileptiques
Étiologie mixte (hypoglycémie + stress/exercice)
💡 Point pédagogique : Pour les patients avec une pompe à insuline, mettre cette dernière sur « pause/arrêt ». Si c’est impossible de le faire, déconnecter la tubulure de la pompe ou à défaut, retirer le cathéter souscutané.