Choc septique et hypoglycémie
Mise en situation
Une équipe paramédicale est dépêchée auprès d’un homme de 67 ans qui présente une altération de l’état de conscience et une fièvre selon son épouse. À leur arrivée, les paramédics constatent que le patient est confus, diaphorétique et très pâle. Son épouse mentionne qu’il est diabétique de type 2 et qu’il était plus fatigué et somnolent depuis hier. Il présente aussi une plaie infectée à la jambe droite avec du drainage purulent, qu’il avait négligée depuis plusieurs jours.
Examen primaire (ABCDE)
A (Airway) : Voies respiratoires perméables.
B (Breathing) : FR augmentée, tirage léger, SpO₂ fluctuante.
C (Circulation) : Pâleur, marbrures aux extrémités, tachycardie, hypotension, signes de choc.
D (Disability) : État de conscience altéré (Glasgow 12).
E (Exposure) : Hyperthermie (38.9°C), plaie infectée à la jambe droite.
Signes vitaux
Pouls : 125 bpm, faible et filant.
SpO₂ : 91 % sous air ambiant.
TA : 85/50 mmHg (hypotension).
FR : 26/min (tachypnée).
Température : 38.9°C (fièvre).
Glycémie capillaire : 3.2 mmol/L (hypoglycémie).
Anamnèse (OPQRSTU, SAMPLER)
O (Onset) : Début graduel de la somnolence et de la fatigue depuis hier.
P (Provocation/Palliation) : Aucune amélioration avec le repos.
Q (Qualité) : Léthargie, confusion, sensation de faiblesse.
R (Région/irradiation) : Plaie infectée à la jambe droite.
S (Sévérité) : État général détérioré.
T (Temps) : Symptômes présents depuis 24 heures.
U (Understanding) : Aucun autre facteur déclenchant connu.
S (Signes et symptômes) : Confusion, frissons, tachycardie, hypotension.
A (Allergies) : Aucune connue.
M (Médicaments) : Metformine, insuline, AAS, Ramipril.
P (Passé médical) : Diabète type 2, HTA, antécédents d’infection cutanée.
L (Last meal) : Petit-déjeuner léger ce matin.
E (Événements) : Déclin progressif de l’état général, déshydratation probable.
R (Facteurs de risque) : Diabète, infection chronique, âge avancé.
Examen secondaire
Examen physique : Peau froide et marbrée, remplissage capillaire allongé (>2 sec).
Examen des pupilles : Égales et réactives.
Auscultation pulmonaire : Crépitants légers bilatéraux.
12D : Tachycardie sinusale.
Test de Cincinnati : Négatif.
Évaluation de la plaie : Érythème étendu, pus abondant, chaleur locale.
Traitement et techniques
Gestion de l’hypoglycémie :
Administration de glucagon IM (ou IN) ou solution glucosée PO si alerte.
Reprise de glycémie capillaire après 15 min et réévaluation.
Prise en charge du choc septique :
Administration d’oxygène pour maintenir SpO₂ > 94 %.
Surveillance cardiaque continue.
Transport urgent vers un centre hospitalier pour gestion en soins intensifs.
Gestion de l’infection :
Préparation pour administration d’antibiotiques IV à l’hôpital.
Surveillance des signes d’aggravation du sepsis.
Évolution du cas
Si le patient répond bien aux fluides et au traitement du choc septique, son état de conscience devrait s’améliorer.
Si l’hypoglycémie persiste malgré le glucagon et les fluides, un suivi en milieu hospitalier avec administration de dextrose IV sera nécessaire.
Possibilité de complications (choc septique réfractaire, acidose métabolique, défaillance multi-organique).
Hypothèses cliniques à considérer
Choc septique secondaire à une infection cutanée nécrosante.
Hypoglycémie sévère due à un déséquilibre diabétique.
Déshydratation et insuffisance circulatoire aggravant l’état de choc.