Pneumothorax médical
Contexte d’intervention
Lieu : Appartement d’un immeuble résidentiel
Heure de la journée et conditions environnementales : 21h30, soirée froide d’hiver, conditions de route enneigées
Informations sur la demande d’assistance :
Appel initial reçu par le centre de communication santé (CCS) pour un homme de 28 ans présentant une douleur thoracique soudaine avec essoufflement progressif.
Le répartiteur indique que le patient est éveillé, parle en phrases courtes et mentionne une sensation d’oppression du côté droit de la poitrine.
Aucun antécédent de trauma signalé.
Profil du patient
Âge, sexe : Homme de 28 ans
Antécédents médicaux et chirurgicaux :
Asthme diagnostiqué à l’adolescence, mais rarement traité
Non-fumeur, sans antécédents chirurgicaux
Médication actuelle et allergies :
Utilise un inhalateur de salbutamol PRN, aucune médication régulière
Aucune allergie connue
Motif de consultation :
Douleur thoracique aiguë apparue subitement il y a 30 minutes pendant qu’il était assis sur son canapé.
Localisée à l’hémithorax droit, de type « coup de poignard », s’aggravant à l’inspiration.
Dyspnée croissante avec sensation de serrement à la poitrine.
Léger étourdissement signalé.
Évaluation clinique
Résultats de l’examen primaire (ABCD)
A (Voies respiratoires) : Perméables, patient alerte et parle en phrases courtes.
B (Respiration) :
FR : 28/min, superficielle
SPO2 : 90 % à l’air ambiant
Diminution marquée du murmure vésiculaire à droite à l’auscultation, sans bruits adventices.
Expiration prolongée et thorax légèrement hyperinflé.
Douleur exacerbée à l’inspiration profonde.
C (Circulation) :
FC : 108 bpm, régulier
TA : 125/82 mmHg
Peau pâle, légèrement moite.
D (Déficit neurologique) : Échelle de Glasgow 15/15, pas de signes neurologiques associés.
Signes vitaux à l’arrivée et évolution durant l’intervention
À l’arrivée :
Fréquence cardiaque : 108 bpm, régulier
Fréquence respiratoire : 28/min, superficielle
Saturation en oxygène (SPO2) : 90 % à l’air ambiant
Tension artérielle : 125/82 mmHg
Douleur : 7/10
Après 10 minutes d’intervention :
Fréquence cardiaque : 115 bpm
Fréquence respiratoire : 32/min
Saturation en oxygène : 86 %
Tension artérielle : 120/78 mmHg
Douleur : 8/10
Après 20 minutes d’intervention :
Fréquence cardiaque : 122 bpm
Fréquence respiratoire : 34/min
Saturation en oxygène : 83 %
Tension artérielle : 115/75 mmHg
Douleur : 9/10
Examen physique et éléments notables
Auscultation pulmonaire : Absence de bruits respiratoires sur l’hémithorax droit.
Expansion thoracique asymétrique.
Absence de tirage intercostal.
Pouls radial filant.
Pas de signes visibles de trauma ou d’antécédents récents de blessure.
Défis et variables cliniques
Facteurs compliquant l’intervention :
Début insidieux sans facteur déclencheur évident.
Patient en détresse respiratoire modérée, mais encore stable sur le plan hémodynamique.
Comorbidités influençant la prise en charge :
Asthme, bien que peu symptomatique.
Réactions du patient et/ou des proches :
Patient anxieux, conscient de l’aggravation de ses symptômes.
Décision clinique et interventions paramédicales
Interventions prioritaires selon le protocole PICPSP
Positionnement :
Position semi-assise pour optimiser la respiration.
Oxygénothérapie :
Administration d’oxygène à haut débit (15 L/min avec masque à haute concentration).
Réévaluation de la saturation après 5 minutes.
Surveillance clinique continue :
Monitorage cardiaque et prise de signes vitaux fréquente.
Transport urgent :
Évacuation rapide vers un centre hospitalier capable de réaliser une radiographie pulmonaire et une décompression thoracique si nécessaire.
Anticipation d’une aggravation :
Surveillance des signes de pneumothorax sous tension (hypotension, turgescence jugulaire, déviation trachéale).
Préparation à une prise en charge avancée en cas de détérioration (ex. : assistance ventilatoire, décompression à l’aiguille si indiquée par protocole).
Déroulement et conclusion
Évolution de l’état du patient :
Léger soulagement après l’administration d’oxygène, mais détérioration progressive de la dyspnée.
Équipe paramédicale communique un préavis au centre hospitalier en mentionnant un pneumothorax spontané suspecté.
Transfert sans complication majeure, mais besoin d’une surveillance étroite en raison du risque de progression vers un pneumothorax sous tension.