Convulsion et polyintoxication suspectée
Carte d'appel
Code Clawson : 23-D-2 (Overdose/Poisoning – Severe respiratory distress)
Résumé : Convulsions prolongées, traumatisme crânien, suspicion d’intoxication.
Heure : 01h39
Âge : 33 ans.
Sexe : Masculin.
Lieu : Secteur de consommation de substances illicites (environnement extérieur, urbain).
Mise en situation
Un homme de 33 ans est retrouvé inconscient au sol par un témoin inconnu. La scène se situe dans un secteur connu pour la consommation de substances illicites. Le patient présente un hématome frontal, suggérant un traumatisme crânien potentiel. Selon le témoin, il est en convulsion depuis plus de 5 minutes au moment de l’arrivée des paramédics. Il n’y a aucune histoire claire sur l’événement, mais la police enquête sur une possible agression. Lors de l’évaluation de la scène, un sac contenant une poudre blanche est retrouvé près du patient, renforçant l’hypothèse d’une polyintoxication. L’état du patient se détériore progressivement, nécessitant une assistance respiratoire.
Examen primaire
A – Voies respiratoires : Libre, mais besoin d’une gestion avancée en raison de l’état altéré.
B – Respiration : Présence d’une activité respiratoire, bradypnée à 12/min, nécessitant une ventilation assistée.
C – Circulation : Pouls présent, FC 100/min, TA 140/90 mmHg.
D – Déficit neurologique : Inconscient et en crise convulsive persistante.
E – Exposition : Aucun autre signe traumatique visible immédiatement. Hyperglycémie détectée (« High » au glucomètre).
Signes vitaux
FC : 100/min
FR : 12/min (bradypnée nécessitant assistance)
SpO₂ : 96%
TA : 140/90 mmHg
Glycémie : High (au-delà des valeurs normales)
Anamnèse
OPQRSTU
O : Retrouvé inconscient, début inconnu.
P : Aucune donnée sur des facteurs aggravants ou soulageants.
Q : Perte de conscience et convulsions persistantes.
R : Non applicable.
S : Inconscience, convulsions, bradypnée.
T : Plus de 5 minutes de convulsions continues selon témoin.
U : État inconnu avant l’incident.
SAMPLER
S : Perte de conscience, convulsions, hématome frontal, possible intoxication.
A : Aucune information.
M : Aucune information.
P : Aucune information.
L : Dernier repas inconnu.
E : Retrouvé dans un environnement toxicomane, possible agression.
Examen secondaire
Examen physique : Hématome frontal sans autre blessure évidente.
Examen neurologique : Glasgow U (1-1-1) en raison de la crise convulsive persistante.
Examen des pupilles : Miosis bilatéral, pouvant suggérer une intoxication aux opioïdes, mais d’autres substances doivent être considérées.
Auscultation pulmonaire : Sons normaux mais ventilation inefficace en raison de l’état neurologique.
Examen du 12D : À considérer si suspicion d’hypoxie ou d’hyperkaliémie associée à la toxicité.
Température : À évaluer pour exclure une hyperthermie liée à une surdose de stimulants.
Traitement et techniques
Gestion des voies respiratoires :
Oxygénothérapie à haute concentration (NRB à 15 L/min).
Assistance ventilatoire (BVM) en raison de la bradypnée et du statut convulsif prolongé.
Éventuelle intubation rapide si détérioration neurologique.
Contrôle des convulsions :
Midazolam (0.1 mg/kg IV ou IM) si permis par le protocole en vigueur.
Surveillance étroite de l’état neurologique et respiratoire.
Traitement de la suspicion de polyintoxication :
Administration de Naloxone (Narcan) si intoxication aux opioïdes suspectée (2 mg IM/IN, répété si nécessaire).
Correction de l’hyperglycémie si débalancement métabolique suspecté.
Surveillance cardiaque continue.
Prise en charge du traumatisme crânien :
Immobilisation cervicale selon le mécanisme et l’examen neurologique.
Transport rapide vers un centre spécialisé en trauma et intoxications.
Évolution du cas
Malgré l’administration de Midazolam, le patient demeure en état convulsif réfractaire, nécessitant une sédation avancée.
Une détérioration respiratoire mène à une intubation sur place.
L’analyse toxicologique en centre hospitalier révèle une polyintoxication aux stimulants et opioïdes.
Une prise en charge en soins intensifs est requise pour stabiliser le patient.
Hypothèses cliniques à considérer
Polyintoxication aux stimulants et opioïdes (présence de poudre suspecte et bradypnée).
État de mal épileptique secondaire à la toxicité d’une substance.
Traumatisme crânien avec convulsions secondaires.
Déséquilibre métabolique sévère (hyperglycémie, hypoxie, acidose métabolique).
💡 Point pédagogique : Un état de mal épileptique prolongé (>5 minutes) sans récupération entre les crises constitue une urgence vitale nécessitant un traitement agressif. L’administration rapide de benzodiazépines et la gestion des voies respiratoires sont essentielles pour éviter l’hypoxie et les dommages neurologiques permanents.