Arrêt cardiorespiratoire post-exercice intense
Carte d'appel
Code Clawson : 31-E-1 (Subject Unconscious – Ineffective breathing)
Résumé : Inconsciente et détresse respiratoire.
Heure : 18h53
Âge : 20 ans.
Sexe : Féminin.
Lieu : Salle de CrossFit (environnement intérieur).
Mise en situation
Une femme de 20 ans, en excellente santé, participe à un entraînement de CrossFit lorsqu’elle s’effondre soudainement. À l’arrivée des paramédics, le coach effectue la RCR avec un DEA, mais mentionne que le pouls est présent. La patiente est inconsciente (U).
Selon le témoin, la patiente a ressenti une céphalée intense, des nausées et des vomissements immédiatement après avoir effectué un deadlift. Il n’y a aucun historique de trauma ou d’intoxication. Une anisocorie est observée lorsque la patiente est toujours à U.
Lors de l'évacuation vers l’ambulance, elle entre en convulsions généralisées pendant 5 minutes, avant de s’effondrer en décortication et de perdre son pouls.
Examen primaire
A : Voies respiratoires libres.
B : Ventilation efficace au départ, mais détérioration rapide avec apnées en post-convulsion.
C : Présence initiale d’un pouls, mais disparition soudaine post-crise.
D : Inconsciente (U), anisocorie, convulsions, posture en décortication.
E : Pas de signes de trauma externe.
Signes vitaux initiaux
Pouls : 110 (présent initialement, absent après la convulsion).
SPo2 : 98 % (initialement).
TA : 135/85.
FR : 20 → puis apnées.
Température : Normale.
Glycémie : 5.2 mmol/L.
Anamnèse
OPQRSTU
O : Soudain après un effort physique intense.
P : Aucun facteur déclencheur clair, pas de traumatisme.
Q : Céphalée intense, nausées, vomissements, puis convulsions.
R : Pas d’irradiation.
S : Symptômes neurologiques sévères.
T : Apparition brutale immédiatement après l’exercice.
U : Aucune condition médicale connue.
SAMPLER
S : Céphalée soudaine, nausées, vomissements, convulsions, anisocorie.
A : Aucune allergie connue.
M : Aucun médicament pris.
P : Aucune condition médicale connue.
L : Dernier repas normal.
E : Début brutal après un effort physique intense.
R : Aucun facteur de risque identifié.
Examen secondaire
Examen neurologique : Anisocorie, postures anormales (décortication).
Auscultation pulmonaire : Normale avant la détérioration.
Échelle de Cincinnati : Non applicable au stade actuel.
ECG : Pas d’anomalie immédiatement détectable (en pré-arrêt).
Signes de pression intracrânienne : Présents (céphalée, vomissements, anisocorie, troubles de la conscience, convulsions).
Traitement et techniques
Gestion des convulsions :
Administration de Midazolam si convulsions persistantes > 5 minutesPICPSP.
Maintien des voies respiratoires.
Surveillance continue des signes neurologiques.
Prise en charge de l’arrêt cardiorespiratoire (ACR) :
Initiation immédiate de la RCR (manœuvres de haute qualité).
Défibrillation selon analyse du moniteurPICPSP.
Gestion avancée des voies respiratoires (intubation si nécessaire).
Administration d’épinéphrine selon protocole ACR.
Suspicion d’AVC hémorragique :
Élévation de la tête à 30° si possible.
Évitement de l’hyperventilation (objectif ETCO2 à 35 mmHg)】PICPSP.
Transport rapide vers un centre de neurochirurgie.
Évolution du cas
La patiente a subi une hémorragie cérébrale massive avec engagement cérébral, causant des convulsions et une détérioration rapide vers un arrêt cardiorespiratoire.
La RCR a permis le retour d’une circulation spontanée (ROSC) après plusieurs cycles, mais avec pronostic neurologique sombre.
Transport en urgence absolue vers un centre spécialisé.
Hypothèses cliniques à considérer
Hémorragie sous-arachnoïdienne spontanée (effort physique intense comme déclencheur).
Accident vasculaire cérébral hémorragique avec effet de masse rapide.
Encéphalopathie post-convulsive sévère entraînant un ACR.
💡 Point pédagogique : Une céphalée soudaine et intense suivie de vomissements, d’anisocorie et de convulsions doit immédiatement faire suspecter une hémorragie intracrânienne. En préhospitalier, la surveillance neurologique stricte, l’évitement de l’hyperventilation et le transport rapide vers un centre spécialisé sont essentiels pour maximiser les chances de survie.