AVC ischémique chez une jeune femme
Carte d'appel
Code Clawson : 26-A-1 (Sick Call – Non-priority symptoms)
Résumé : Faiblesse et étourdissements persistants depuis trois jours.
Heure :16h21.
Âge : 20 ans.
Sexe : Féminin.
Lieu : Terasse d'un restaurant.
Mise en situation
Une femme de 20 ans est assise à la table, une cigarette à la main, lorsqu’elle commence à ressentir une faiblesse persistante et des étourdissements depuis trois jours. À l’arrivée des paramédics, elle est consciente et alerte, mais ses réponses aux questions sont erronées concernant son âge et son adresse. Son état a débuté dès son réveil, information confirmée uniquement par un témoin. Elle ne présente pas de signes immédiats de détresse respiratoire ou circulatoire (ABC normal).
Lorsqu’elle tente de se lever pour se diriger vers la civière, elle montre un déséquilibre marqué. Une fois installée sur la civière, un affaissement facial du côté droit est observé (CIN positif 1/3). En explorant son historique, elle mentionne avoir ressenti des troubles d’équilibre intermittents au cours des derniers mois, mais sans avoir consulté.
Après la confirmation du CIN positif, la patiente se plaint d’une douleur à l’épigastre. Un ECG 12 dérivations révèle des anomalies suggérant une possible atteinte cardiovasculaire. L’administration d’AAS est évitée en raison de la suspicion d’AVC.
Examen primaire
A (Airway) : Voies aériennes libres et protégées.
B (Breathing) : Respiration spontanée, amplitude normale, aucun signe de détresse respiratoire.
C (Circulation) : Pouls radial présent et régulier. Pas de signe évident de choc.
D (Disability) : Altération du niveau de conscience avec confusion sur les informations personnelles. CIN positif à 1/3 (affaissement facial).
E (Exposure) : Pas d’hypothermie ou d’autres anomalies cutanées.
Signes vitaux
TA : 140/90 mmHg
FC : 90 bpm
FR : 18/min
SpO₂ : 99 %
Glycémie : 6 mmol/L
Anamnèse
O : Symptômes débutés au réveil
P : Aucune amélioration ou aggravation rapportée
Q : Étourdissements et faiblesse diffuse
R : Aucun irradiation
S : Modéré, mais inquiétant
T : Depuis trois jours
U : Ne s’est jamais produit auparavant
S : Troubles d’équilibre récents, confusion, affaissement facial, douleur épigastrique
A : Aucune allergie connue
M : Aucun médicament rapporté
P : Aucune condition médicale connue
L : Dernier repas inconnu
E : Aucun événement déclencheur rapporté
R : Tabagisme
Examen secondaire
Examen physique : Asymétrie faciale, aucun signe de traumatisme
Examen pupillaire : Pupilles réactives et égales
12D : Anomalies suggestives d’un AVC ou d’une atteinte cardiaque
Test de Cincinnati : Positif à 1/3
Examen neurologique rapide : Faiblesse possible, instabilité lors de la mise en MEC
Traitement et techniques
Transport immédiat vers un centre spécialisé en AVC
Monitoring cardiaque continu (ECG, SpO₂, TA)
Évaluation neurologique répétée en transport
Oxygénothérapie si saturation chute
Aucune administration d’AAS en raison de la suspicion d’AVC
Préavis hospitalier pour activation du protocole AVC
Évolution du cas
Durant le transport, la patiente reste stable, mais sa confusion persiste. L’équipe hospitalière procède rapidement à une imagerie cérébrale pour différencier un AVC ischémique d’un AVC hémorragique.
Hypothèses cliniques
AVC ischémique d’origine embolique ou thrombotique
Dissection artérielle (ex. : dissection de l’artère vertébrale)
Événement neurologique transitoire (AIT évolutif)
Problème métabolique sous-jacent (hypoglycémie, déséquilibre électrolytique)
Origine cardiovasculaire (ex. : embolie cardiaque secondaire à une anomalie valvulaire)
💡 Point pédagogique : Les AVC chez les jeunes adultes sont rares mais possibles, souvent liés à des causes non traditionnelles comme les dissections artérielles, les troubles de la coagulation ou les cardiopathies non diagnostiquées. Une évaluation rapide et un transport vers un centre spécialisé sont cruciaux.