Douleur inhabituelle
Carte d'appel
Code Clawson : 10C2 (Chest Pain – Cardiac history)
Résumé : Douleur thoracique persistante, antécédents cardiaques.
Heure : 9h04
Âge : 65 ans.
Sexe : Masculin.
Lieu : Domicile (résidence privée).
Mise en situation
Un homme de 65 ans appelle le 911 après une semaine de douleur s/f de chatouillement persistante, similaire à sa douleur coronarienne antérieure. Il présente des facteurs de risque cardiovasculaires tels que l'embonpoint et le tabagisme. Il rapporte une essoufflement subjectif, sans signes objectifs de détresse respiratoire. Son auscultation pulmonaire est normale. Il présente une peau chaude et moite, racle sa gorge régulièrement, renifle et a des tremblements. Son dernier repas était hier à 21h, une assiette « terre et mer ». Il mentionne être tanné d’être dans cet état, ce qui motive son appel.
Examen primaire
A : Libre et perméable, aucun signe d’obstruction.
B : Saturation à 93 %, fréquence respiratoire normale, auscultation pulmonaire sans anomalie.
C : Présence d'une HTA, tachycardie, œdème des membres inférieurs (OMI), ascite.
D : Tremblements présents, état de conscience initialement normal, mais évoluant vers une somnolence et des étourdissements.
E : Peau chaude et moite, pas de signe évident de choc hypovolémique.
Signes vitaux
Pouls : Tachycardie
SpO₂ : 93 %
Pression artérielle : Hypertension
Fréquence respiratoire : Normale
Température : N/A
Glycémie capillaire : Hypoglycémie
Évolution : Vomissement post-administration de solution glucosée (SG).
Anamnèse
OPQRSTU
O : Progressif, depuis une semaine.
P : Aucun facteur déclencheur évident.
Q : Chatouillement, atypique pour une douleur coronarienne.
R : Thoracique, sans irradiation rapportée.
S : Inconfort notable, le patient est inquiet.
T : Persiste de manière continue.
U : Le patient crois que c'est à cause de sa douleur qu'il ne se sent pas bien.
SAMPLER
S : Fatigue, tremblements, raclages de gorge fréquents, reniflements, peau chaude et moite.
A : Non rapportées.
M : Nitroglycérine, Lipitor, Métoprolol.
P : Pontage coronarien en 2012.
L : Hier soir, 21h (repas « terre et mer »).
E : Symptômes persistants sans amélioration depuis une semaine.
R : Obésité, tabagisme, antécédents cardiovasculaires.
Examen secondaire
Électrocardiogramme (12 dérivations) : Présence d’une fibrillation auriculaire (FA).
Auscultation pulmonaire : Normale, pas de signes de surcharge pulmonaire.
Examen neurologique : Aucun déficit focal, mais évolution vers une somnolence et des étourdissements.
Évaluation gastro-intestinale : Présence d'ascite, vomissements après administration de solution glucosée.
Examen cutané : Peau moite et chaude, pouvant être indicatif d’une dysrégulation autonome ou d’un état métabolique anormal.
Traitement et techniques
Surveillance continue de l’état de conscience et des signes vitaux.
Oxygène 2L/min (car SPO basse)
Administration de solution glucosée de l'hypoglycémie, puis de Glucagon (car vomissement)
Monitoring ECG continu en raison de la fibrillation auriculaire et des antécédents cardiaques.
Gestion des nausées et vomissements si récurrents.
Évaluation neurologique continue en raison de l’évolution vers la somnolence.
Évolution du cas
Augmentation de la fatigue et des étourdissements.
Évolution vers une somnolence accrue, nécessitant une vigilance accrue quant à une détérioration de l’état neurologique.
Possible aggravation de l’hypoglycémie malgré l’administration de SG.
Risque de complications cardiovasculaires sous-jacentes en raison des antécédents et des signes d’atteinte systémique.
Hypothèses cliniques à considérer
Déséquilibre métabolique (hypoglycémie persistante, possible origine hépatique en lien avec l’ascite).
Décompensation cardiaque (OMI, ascite, FA).
Infection sous-jacente (sepsis débutant ?) en lien avec la peau chaude et moite et l’état général altéré.
Dysfonction autonome secondaire à la FA.
Intoxication alimentaire différée en lien avec le repas de la veille.
💡 Point pédagogique : Une hypoglycémie chez un patient avec antécédents cardiaques et une FA nécessite une évaluation approfondie. L’hypoglycémie peut être un déclencheur d’arythmie, d’accident vasculaire cérébral ou de complications métaboliques graves. La prise en charge préhospitalière doit prioriser la surveillance neurologique, cardiovasculaire et métabolique.